“Une énergie respectueuse des oiseaux”, tel est le thème des Journées Mondiales des Oiseaux Migrateurs (JMOM) célébrées les 09 et 10 mai 2015 au Sénégal. Les JMOM ont été l’occasion de renforcer la sensibilité humaine sur la nécessité de protéger les oiseaux mais aussi d’accorder une attention particulière aux nombreuses espèces d’oiseaux. Celles-ci sont confrontées à des menaces liées à l’activité humaine qui agresse gravement les zones humides dont elles dépendent, notamment pour répondre aux besoins énergétiques pressants. Wetlands international en partenariat avec le Parc national de la Langue de Barbarie et les écoles primaires du Gandiole, a choisi cette localité de la région de Saint-Louis pour marquer l’évènement.
Le cadre du Parc national de la Langue de Barbarie et le public jeune composé d’élèves des écoles élémentaires de la zone, n’ont pas été ciblés au hasard lors des célébrations des journées mondiales des oiseaux migrateurs. Wetlands international reste persuadé que c’est en travaillant avec les partenaires et les populations des zones menacées qu’une prise de conscience mènera à des actions de conservation en faveur des oiseaux migrateurs. Les enfants qui sont appelés, d’ici à quelques années, à prendre en charge le développement de nos pays dans leur transition vers des méthodes plus respectueuses de l’environnement pour protéger la vie sur Terre, constituent le meilleur public.
S’adressant aux élèves qui seront les futurs ingénieurs et décideurs politiques, à leurs enseignants et aux chefs coutumiers venus assister à cette fête, le commandant Moussa Fall, conservateur du Parc national de la Langue de Barbarie, a rappelé les dangers que les hommes causent souvent aux oiseaux migrateurs. ” Il devient urgent de mettre en œuvre des mesures visant à minimiser les menaces que le développement des nouvelles technologies inhérentes aux énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolienne, la géothermie, etc., présentent sur les oiseaux migrateurs. Les pylônes, les lignes haute tension, les parcs solaires etc., sont très utiles mais bien souvent fatales aux oiseaux migrateurs et à leur habitat. Ces infrastructures doivent donc respecter un certain nombre de règles dans leur conception, leur installation et leur évolution pour prendre en compte la survie des oiseaux”, a indiqué le commandant Fall. Et le conservateur de présenter les opportunités et les menaces existantes qui pèsent sur le PNLB avant d’inviter les populations du Gandiolais à s’investir davantage dans les actions de protection et de conservation des espèces vivant dans son parc.
Pour sa part, M. Gabin Agblonon, Chargé de Projet à Wetlands International Afrique, a rappelé qu’en tant que bras technique de certaines conventions Internationales comme Ramsar, AEWA, Wetlands International œuvre et contribue activement à l’élaboration et à l’adoption de bonnes pratiques visant à rendre toutes installations énergétiques, nouvelles ou déjà existantes moins dommageables pour les oiseaux migrateurs. “Wetlands International collabore avec les partenaires locaux pour plus de prise de conscience en faveur d’actions de conservation des oiseaux migrateurs. C’est, par exemple, le cas dans la zone du delta du fleuve Sénégal où, en sus d’un plan de conservation en finalisation, l’organisation mène et planifie des actions de restaurations d’habitats dans certains sites importants au Sénégal et en Mauritanie dans le cadre du projet “From the Arctic to Africa” a-t-il affirmé.
En outre, M. Agblonon a souligné que Wetlands International est fière d’appuyer cette campagne comme partenaire stratégique. “Nous espérons que les enfants, les enseignants, les parents et la communauté aideront à protéger et à restaurer les zones humides qui jouent un rôle crucial dans la sauvegarde de ces impressionnantes migrations annuelles faites par ces fantastiques espèces que sont les oiseaux migrateurs. Ils peuvent être le catalyseur d’activités socio-économiques utiles aux populations et à la lutte contre la pauvreté comme c’est le cas au Parc national des oiseaux de Djoudj ’’ a-t-il martelé.
Des étudiants de l’université Gaston Berger de saint Louis, un représentant de la direction des parcs nationaux du Sénégal, l’imam ainsi que les notables du village étaient tous présents à cette cérémonie marquant la célébration des journées mondiales des oiseaux migrateurs dans le nord du Sénégal.